Il est déjà difficile pour certaines femmes de se dire féministe, imaginez alors les hommes ?
Moi-même, j’ai eu un peu de mal. En fait, iI nous manque beaucoup d’informations pour que l’on puisse s’identifier. Depuis presque un an, le sujet m’interpelle et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me pencher sur le sujet et étudier la thématique.
J’aimerais partager avec vous mes découvertes qui vous aideront à juger si vous aussi, vous êtes féministe ou pas. C’est valable pour les femmes et les hommes, mais il y a un petit cadeau pour les hommes à la fin de l’article !
C’est quoi être féministe ?
Si on parle de féminisme, il est essentiel au préalable de clarifier sa signification. Tout le monde ne s’identifie pas aux FEMENs et je peux le comprendre, mais le féminisme ne se résume pas à enlever son soutien-gorge en place publique. Alors pourquoi ne pas essayer de mieux comprendre ce mouvement et ses différents courants. Ça vous intéresse ?
Le mouvement féministe contemporain est né dans les années 60 aux Etats-Unis et en Europe et s’articulait principalement autour du corps, de la liberté sexuelle, de l’avortement et de la reconnaissance du travail gratuit domestique des femmes. Tous les féministes ne formulent pas des revendications de la même manière et ont différentes analyses des causes de subordination. De ce fait, plusieurs courants féministes ont été naturellement créés.
Le féminisme de première vague
C’est le féminisme libéral. La subordination féminine est considérée d’origine socio-culturelle et historique et non pas naturelle. Ce courant défini que les femmes et les hommes ont une valeur égale, qu’ils sont donc équivalent malgré la différence de sexe et doivent donc avoir accès aux mêmes droits. C’est-à-dire entre autres, le vote, l’accès aux études et l’autonomie économique. En dépit de la lutte menée lors de cette première vague, le constat a été que l’égalité ne pouvait pas corriger la domination masculine et les inégalités de genre au niveau socio-culturel.
La deuxième vague
Celle-ci est plus complexe. Elle début après 1968 avec comme maître-mot « l’autonomie ». Les femmes réclament le droit à l’avortement et à la contraception, c’est la libération sexuelle et individuelle.
Plusieurs courants politiques ont vu le jour à cette époque. Le féminisme Marxiste va se concentrer sur la compréhension de l’origine de la domination masculine, en étudiant les conditions matérielles qui favorisent les rapports sociaux et plus particulièrement les conditions économiques qui permettent une telle exploitation. En résumé, ce courant féministe conclu que la femme est inférieure par les impositions du marché capitaliste.
Le féminisme radical prône que ce n’est pas le système économique qui fonde l’oppression des femmes, mais un système social plus ample qu’on va appeler « patriarcat ». Il désigne une formation sociale où les hommes détiennent le pouvoir, où il existe une domination masculine et une oppression des femmes. Ce système nous renvoi au mode familial traditionnel où le rôle du mâle hétérosexuel domine et contrôle le corps et la vie des autres membres de la famille, cela présuppose une division des rôles selon le sexe et l’âge.
À la fin des années 70, on découvre aussi les féministes environnementalistes qui établissent un lien entre l’oppression des femmes et la destruction écologique.
La troisième vague féministe
Elle commence dans les années 80. Cette vague met en évidence la tolérance des Etats pour les violences faites envers les femmes. Elle prône la reconnaissance spécifique du droit des femmes à travers les droits de l’homme (qui devraient s’appeler droits humains !) et met en évidence le manque d’intégration des femmes dans le processus de développement économique des pays du sud. L’approche « genre et développement » voit le jour, cette approche est liée au combat contre la pauvreté qui reconnaissant le rôle de production des femmes vise à améliorer leur condition de vie. L’approche « genre et développement » voit le jour. L’analyse de la problématique homme-femme est considérée alors comme un outil indispensable au développement durable, de la paix et de la démocratie.
L’égalité des genres est alors intégrée aux objectifs pour le développement, adopté par les Nations unies et ses états membres depuis l’an 2000. Mais malgré cela, les inégalités persistent et le combat féministe doit continuer. Voici un aperçu global vu de l’ONU :
L’objectif de développement durable numéro 5 défini par l’ONU en 2015 « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », porte exclusivement sur les questions de genres. Il vise à transformer l’inégalité des relations de pouvoir existante entre les hommes t les femmes. Cliquez ici pour trouver l’intégralité de l’objectif et ses cibles.
Les bénéfices de l’égalité des sexes
Tous les mouvements féministes ont d’une manière ou d’une autre contribué à améliorer l’économie, et l’intégration de l’égalité dans les objectifs de développement durable ne fait que confirmer qu’une société égalitaire est bénéfique pour tous.
Sortons un peu de nos petites cases et reconnaissons le fait que les femmes n’ont pas toujours accès à un travail décent et font face à une ségrégation des emplois et à des écarts de rémunération entre les sexes. On leur refuse trop souvent l’accès à l’éducation et aux soins de santé de base. Partout dans le monde, les femmes sont victimes de violences et de discriminations. Elles sont sous-représentées dans les processus décisionnels politiques et économiques. Ce constat est plus évident dans certains pays, mais il reste tout de même une généralité. J’arrive à la conclusion que non seulement l’égalité des sexes est un droit humain fondamental, mais sa réalisation a d’importantes retombées socioéconomiques, entraînant gains de productivité et croissance partout dans le monde.
Les bénéfices de cette égalité sont déjà confirmés selon l’ONU. Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales, comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales.
Bien entendu, ces explications ne sont pas exhaustives et j’ai peut-être trop simplifié, mais l’objectif ici est de démystifier le féminisme.
Le féminisme n’est pas un gros mot ! Il définit tout simplement les personnes qui sont sensibles aux inégalités que subissent les femmes et qui cherchent à les combattre.
Il s’agit ici des droits de la deuxième moitié de l’humanité. La base du féminisme est la reconnaissance des privilèges des hommes par rapport aux femmes. Qu’il existe en effet une relation de pouvoir entre les deux sexes. Que la classe dominante impose des règles qui définissent le rôle de chacun dans la société et l’économie.
La question avant tout est : quel modèle de société souhaitons-nous vraiment ?
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, c’est que vous voulez une société égalitaire pour le bien de tous. Comment faire pour y arriver ? Il faut qu’on se débarrasse de la supériorité masculine, mais cela n’est possible qu’avec la participation active des hommes.
Les féministes radicales diront que les hommes ne sont pas les bienvenus dans leur mouvement. Il y a celles qui vont dire qu’un homme ne peut pas être féministe, car il ne peut pas connaître les mêmes expériences et donc ne peut se substituer au combat féministe. Je suis de l’avis que pour vivre ensemble, il faut travailler ensemble vers la société de nos rêves.
Les hommes peuvent donc, non seulement se considérer féministes, soutenir les femmes, mais aussi être des combattants pour l’égalité. Il faut garder en tête que l’enjeu féministe n’est pas de vouloir inverser la domination pour que les femmes soient supérieures aux hommes, mais de se battre pour que tout le monde ait les mêmes droits et opportunités.
Et voici comment faire !
Petit guide du féminisme adressé aux hommes
1. Se rendre compte de ses privilèges.
En reconnaissant sa propre situation de privilégié, vous pouvez vous rendre compte de la réalité que vivent les femmes et les personnes discriminées au quotidien. Dans notre société, les hommes ont plus facilement accès au pouvoir et aux responsabilités, soit dans le milieu professionnel, politique, médiatique ou autre.
En tant qu’homme, vous avez appris depuis la jeune enfance à prendre possession de l’espace dans tous les domaines sans jamais se questionner sur la façon de faire.
- Domination de l’espace physique, ou récemment appelé « manspreading » est la façon de prendre plus de place que nécessaire dans l’espace. Comme par exemple, ouvrir les jambes quand on est assis dans un bus bondé. On écartera, les impolis qui se croient tout permis. Mais les hommes ont en général une façon bien spécifique de prendre plus de place que nécessaire. Comme quand ils marchent et bousculent les autres passants, en particulier les femmes.
- Domination de l’espace intellectuel, ou le mansplaining. Quand les hommes expliquent des choses evidentes à une femme et qu’elle comprendrait très bien toute seule, ou bien quand les hommes excluent les femmes de certaines conversations intellectuelles par discrimination ou font du « mansrupting », interrompre une femme alors qu’elle est en train de parler. Je vous assure que cela était mon quotidien dans l’entreprise où je travaillais, c’est juste affolant. Il y a aussi « piquer » l’idée de l’autre en la faisant passer pour sienne. Vous allez me dire que cela arrive à tout le monde, hommes et femmes, mais je vous assure que cela arrive plus aux femmes ! (Je n’ai pas pour autant le moyen de le prouver…)
- Domination de l’espace professionnel. En gros, les règles sont déjà établies et c’est aux femmes de s’adapter. Si elles veulent être là, autant jouer le jeu ou bien restez à la maison. Les hommes se sentent légitimes dans cet espace qui leur appartient et ne comprennent pas le besoin d’accorder la même légitimité aux femmes.
- Domination de l’espace politique. Nous sommes gouvernés par des hommes, pour les hommes, qui se croient légitimes même pour légiférer sur la santé des femmes. Partout, les femmes sont une minorité dans les institutions politiques, à l’exception des pays scandinaves. Le nombre de femmes politiques augmente à chaque élection et des mesures de parité sont mises en place, mais est-ce que la population est prête à les élire ? Encore de nos jours, le pourcentage des femmes dans les parlements nationaux n’est pas supérieur à 25 %. (Source Union des Parlementaires)
- Domination de l’espace intime, ou le droit de disposer du corps de la femme, est aussi lié au taux incroyable des violences sexuelles dans la sphère intime. La violence masculine serait la première cause de mort des femmes entre 15 et 50 dans le monde. Malgré cette réalité, on continue à montrer à nos enfants de belles histoires romantiques où l’exclusivité, l’unicité, la fidélité et la jalousie, la subordination et les inégalités sont courantes
Un peu d´humour pour terminer ce paragraphe
2. Lutter contre les stéréotypes et contrer le sexisme
On parle de la masculinité toxique quand les injonctions à devenir un vrai homme sont liées à la virilité, à la possession et à la domination. Des stéréotypes qui ne visent qu’à agrandir les inégalités. Les idées nuisibles ou restrictives sur ce que signifie être un homme ou une femme doivent être abolies.
Les préjugés sexistes comme par exemple : la femme doit rester à la maison, cuisiner et faire le ménage tandis que l’homme doit travailler et nourrir la famille sont dépassés, en tout cas devraient l’être.
Notre attitude est truffée d’habitudes et réflexions sexistes, et cela, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. À regarder, la vidéo de Solangeteparle sur : être une femme misogyne.
Le sexisme est présent dans le signe qui rejette, la parole qui exclut, le sourire qui infantilise, le dos qui se tourne, le cercle qui ne s’ouvre pas, la couleur grise qui refuse le rose. Il est partout.
Le sexisme est banalisé par le rire. Fini donc les blagues qui positionnent les femmes comme inférieures, hystériques, faibles, blondes, jamais satisfaites. Fini aussi les publicités qui mettent en avant une vision dégradée de la femme, soit par l’objet de la séduction soit par la réduction au rôle de ménagère. Ces publicités continuent à entretenir les stéréotypes et les conséquences sont la violence et le rejet.
Adoptez l’écriture inclusive. Même si controversé, c’est un moyen de révéler le sexisme. Féminisez les métiers et préférez un langage neutre pour mettre en évidence les inégalités. Cela permet de commencer à déconstruire les stéréotypes de genre autour de nous.
3. Soutenir et s’impliquer
À la maison, l’implication des hommes doit être plus qu’une aide. La répartition des tâches ménagères et de la charge mentale est essentielle pour faire baisser les inégalités. Encore de nos jours, en France, les femmes passent en moyenne 3 fois plus de temps que les hommes à s’occuper du foyer. En Corée du Sud, elles consacrent presque 7 fois plus de temps que les hommes. Votre participation aux tâches ménagères et à l’occupation des enfants et des ainées est essentielle.
Poussez votre conjointe à plus des responsabilités professionnelles en assurant la gestion du quotidien tout comme elle le fait pour vous est aussi signe d’égalité et de respect. Soutenez ses ambitions et déterminations. Encouragez-la dans ces décisions, soient-elles, professionnelles ou personnelles. Écoutez-la, rien de mieux qu’une communication respectueuse et ouverte sans jugement ou compétition. Soyez-vous aussi responsable pour le côté émotionnel du couple en exprimant vos sentiments, vos pensées et besoins. La communication non violente est un excellent outil à mettre en place dans la famille.
4. Éduquer les plus jeunes
Les codes, stéréotypes, de notre société formatent les enfants dès leur plus jeune âge. Il faut alors les identifier pour les déconstruire.
Efforcez-vous à transmettre des valeurs égalitaires, de respect et de liberté. Encouragez les enfants à sortir du lot et à vivre leurs envies et rêves, qu’ils soient en accord ou pas avec les caractéristiques fille ou garçon dictés par la société. Donnez l’exemple et montrez d’autres exemples.
Expliquez les stéréotypes et le féminisme à vos enfants, dites en quoi c’est important d’avoir les mêmes opportunités.
La prochaine génération est la seule à pouvoir changer définitivement les choses. Engageons-nous à bien leur transmettre des valeurs égalitaires.
5. Condamner toutes les violences
Selon l’Union Européenne, 1 femme sur 5 subi des violences physiques de la part de leur partenaire et de 40% à 50% des femmes subissent des avances sexuelles non désirées. Ces chiffres sont alarmants mais il faut savoir que la violence n’est pas juste physique. La violence est tout ce qui porte atteinte à autrui, à travers des mots, des coups ou contrainte. Elle commence donc dès qu’une personne se sent humilié, par une insulte ou par une bousculade.
Nous devons tous être concernés à condamner toute sorte de violence envers toute personne, surtout celles qui sont plus vulnérables comme les enfants, les malades et les personnes âgées, hommes et femmes.
6. Engagez-vous !
Participez et engagez-vous aux questions liées au féminisme en rejoignant des groupes, des associations, des forums et des rassemblements. Votre engagement est aussi pour les hommes qui pâtissent des clichés sexistes et autres injonctions. Engagez-vous à changer le modèle que les hommes doivent répondre nécessairement à la protection des personnes à leur charge, à la provision de leur famille et à la puissance sexuelle et virilité. Impliquez les autres hommes de votre entourage et aidez-les à changer leur regard sur féminisme.
Dénoncez les inégalités dans votre entourage et faites preuve de solidarité. Et non plus de paternalisme !
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4 Commentaires
Arg! Les hommes des combattants pour le féminisme? Ils prennent toute la place et en plus ils devraient venir dans des mouvements qui sont pour noues, dont noues sommes le moteur et nous invisibiliser encore plus? Ça n a aucun sens de demander à un esclavagiste son avis sur l abolition de l.esclavage. Pourquoi parler d eux dans un mouvement qui noues concernent noues, notre émancipation, sans eux. Ils ne sont pas des alliés, ils nous tuent, nous violent, se masturbent sur du porno, rigolent aux blagues sexistes et n ont aucun intérêt à perdre leur privilèges. Seules noues les femmes pouvont changer les choses. Il n y a aucun intérêt à être leurs égales, ils ont crée le capitalisme, l esclavage des femmes, des enfants et des animaux. Noues ne voulons pas étre cela, nous voulons mieux.
Moi je suis de l’avis qu’on doit ensemble combattre le sexisme. les hommes ne vont pas disparaitre de la face de la terre! Autant jouer ensemble! C’est plus agréable et ensemble on va plus loin! 🙂
Vava,
Vous parlez des hommes comme des monstres sanguinaires qu’il faudrait abattre. Vous généralisez beaucoup, alors que bon nombre d’hommes ne sont pas forcément à l’aise dans cette société où l’on demande depuis la nuit des temps à être plus viril, de faire preuve de combativité et d’assurer certaines tâches comme s’il en allait de l’essence même de notre genre.
Ces hommes, dont je fais partie, n’ont pas demandé ça. Nous voulons l’égalité, la justice et le respect qui devraient être naturel envers tous les humains, quel qu’ils soient. Nous sommes de plus en plus nombreux à adhérer à cette cause. Ne faites pas l’erreur de nous mettre de côté sous prétexte que nos homologues appartiennent au mauvais camp.
Une société plus juste se construit avec toutes les forces qui la compose, au risque de voir l’effet inverse se manifester.
[…] des t-shirts pour les enfants (sans préciser pour fille ou pour garçon), les femmes mais aussi les hommes, puisqu’eux aussi sont bien sûr concernés par l’égalité femmes-hommes. Nous avons aussi […]