Alex Senioutovitch se transforme en Alex Balboa quand il s’agit de boxe. Par hasard elle a un jour découvert qu’elle pouvait faire de la boxe et par la suite elle a aussi découvert qu’elle pouvait faire les autres en profiter avec le coaching. Aujourd’hui Alex a lancé sa propre méthode d’entrainement Full Patate avec son associé.
La Boxe au féminin avec Alex Balboa!
Trouvez le résumé de cette interview ci-après:
Qui est Alex Balboa ?
Et bien, c’est beaucoup de personnes. La journée, je suis Alex Senioutovitch, journaliste pour un magazine féminin. Je suis également responsable du site internet « Les femmes d’aujourd’hui ». J’écris des articles, je gère une équipe. Je suis très contente, car on apprend beaucoup de choses et le métier est très varié. Et puis une fois 16 heures, je me transforme en Alex Balboa, et je me retrouve ici dans cette salle de gym. Donc j’arrive ici vers 16h/16h30 et je suis coach sportive. J’entraîne des filles et des garçons, et j’utilise la boxe comme moyen de défoulement, comme moyen d’arriver à leurs objectifs.
En sachant que les objectifs diffèrent selon les personnes, il peut être physique ou mental. Il y a des personnes qui viennent chez moi pour perdre du poids, et des personnes qui viennent chez moi parce qu’elles sont trop stressées.
Des activités toujours autour de la boxe ? Quelle sorte de boxe enseignes-tu ?
Je prends toutes les sortes de boxe, cela peut être de la boxe anglaise, du Kick-boxing du full-contact, de la boxe chinoise, de la boxe thaï, etc.
Donc tu prends un mélange de tout ça pour créer un programme ?
Voilà, on a fait ça avec mon associé, Claude. ( C’est le programme Full Patate, que vous pouvez trouver sur Facebook.
Pour le journalisme, est-ce que tu penses que tu as plus de chances d’être journaliste en tant que femme, ou au contraire, en tant que femme, tu as plus de chance concernant la boxe ? Est-ce important d’avoir la place que tu as en tant que femme ?
Je ne me suis jamais posé la question de savoir si en tant qu’homme je ferais les choses différemment ou pas. Je pense que si j’étais un homme, je n’aurais peut être jamais boxé, car je n’aurais pas été autant attiré par ce sport.
Il y avait un défi dans ce sport ?
Je serai peut-être restée dans les premiers sports que j’ai faits, lorsque j’étais jeune : le basket, le tennis… je serai restée dans ces sports-là.
Pourquoi en tant que femme, tu as été intéressée par ce sport ?
C’est étrange, car je n’étais pas intéressée par ce sport, il est venu à moi. Il y a huit ans, je me suis inscrite dans une salle de fitness, ici. Je n’étais pas très musclée et j’avais pris beaucoup de poids, alors je voulais en perdre, donc je me suis dit qu’il fallait que je reprenne le sport. La salle de fitness était la solution la plus simple, car elle était près de chez moi. Donc je me suis inscrite, j’ai pris rendez-vous avec le coach sportif de la salle, Claude, qui est maintenant mon associé. Puis on a commencé à faire du fitness, du personal training.
Ensuite, après quelques mois, il me propose de tester la boxe. Je lui dis non, que c’était un sport d’homme, que je ne pouvais pas faire de la boxe ! Il faut savoir aussi que je vais à salle 3 fois par semaine, j’arrivais à 17h et je repartais à 18h, et je n’aimais pas ça. Après quelques mois de forte insistance, j’ai dit ok pour la boxe. Par contre, j’ai demandé à être dans une petite salle lointaine.
Il n’y avait pas de filles ? Tu n’avais pas de défi ?
Il y avait quelques filles qui boxaient dans cette salle, mais elles ont quitté la salle au moment où j’ai commencé, alors il n’y avait plus personne.
Donc il m’a mis les gants, il a pris les pattes d’ours, et on a tapé pendant 1 heure environ.
Et alors, comment tape-t-on une première fois ?
D’abord, on apprend la technique, car la boxe, ce n’est pas juste les mains et les épaules, c’est tout le corps qui bouge. Quand on envoie une gauche, c’est tout le corps qui bouge, ce n’est pas juste la gauche. Donc on apprend ces techniques-là, on tape, et on se rend compte à la fin de séance que l’on n’a pensé à rien. Par exemple quand tu fais du vélo, tu penses à ce que tu vas manger ce soir, à ce que tu as acheté… Alors que là, je me suis rendu compte après ma première séance de boxe que je n’avais pensé à rien, et je me souviens à peine de ce qu’il s’est passé. Je me sentais tellement bien, j’avais l’impression que j’allais pouvoir voler.
C’est un peu comme de la méditation.
Le sport, c’est une sorte de méditation. Là je me suis dit « c’est ça ». La fois d’après, j’avais un rendez-vous avec mon coach sportif Claude, puis on fait des exercices et je lui demande s’il n’y a pas de boxe.
La boxe, c’est la faculté de pouvoir prendre confiance. Tu fais n’importe quel autre sport, tu vas prendre de la confiance en toi. La boxe, c’est l’impression que tu vas dépasser encore plus tes limites. Plus tu dépasses tes limites et plus tu as confiance. Tu te dis « waouh, moi j’ai pu faire ça ?! », quelque chose que tu pensais impossible à faire.
C’est le dépassement de soi !
Cela te donne tellement de confiance, car tu te disais que tu n’en aurais jamais été capable.
Après quelques années, je suis partie faire de la compétition. J’étais stressée.
C’était évident. Donc tu as commencé à faire de la compétition. Et tu as toujours trouvé des adversaires ?
Non. En plus, j’avais perdu du poids avec la boxe.
Ce qui était ton objectif numéro 1…
Voilà, je me suis beaucoup musclée, mais ma morphologie est restée la même. J’ai mon poids, et il n’y a pas beaucoup de filles qui font de la compétition avec ce poids. Heureusement pour ma première compétition, j’ai eu des adversaires, donc c’était intéressant, mais stressant. J’ai terminé troisième, alors j’étais assez contente. Je repars après, et je décide de perdre encore plus de poids, et là je n’avais pas d’adversaires. À la compétition d’après, j’avais un adversaire. Le plus énervant est que je faisais toutes les démarches, j’arrivais à la compétition, je passais à la balance, je m’inscrivais, je voyais le médecin, j’allais dans les tribunes, puis on venait me dire qu’il n’y avait personne pour moi.
Il faudrait plus de filles. Mais comment peut-on développer ce sport ? Il faut leur donner envie ?
Moi ce que je fais ici, c’est que je donne un cours de boxe tous les mercredis soirs. Il est ouvert à tous, fille/garçon, jeune et moins jeune. J’ai des débutants, et des gens qui boxent très bien, des compétiteurs. Et le fait d’ouvrir autant fait que tout le monde y trouve quelque chose. J’en parlais hier avec une fille qui boxe tous les mercredis, qui me disait que lorsque qu’elle est avec quelqu’un qui boxait très bien, elle avait tendance à taper plus, alors c’est intéressant, tandis que quand tu es avec quelqu’un qui boxe moins fort, tu vas plus faire attention à la technique.
Donc tout le monde fait ça. J’ai des compétiteurs qui viennent et qui sont contents de boxer, de transmettre un peu leurs savoirs aux autres, d’élever tout le monde. Très vite, tu vois des filles et des garçons qui boxent super bien. Dernièrement, j’ai une fille dans mon cours que l’on a emmené en compétition, alors que cela ne faisait que 6 mois qu’elle boxait à raison d’une fois par semaine. Elle a terminé deuxième, alors on était très heureux.

@fullpatate
Combien de filles as-tu ?
Une vingtaine.
Il y a beaucoup de filles qui boxent, mais pas beaucoup qui passent à la compétition.
Elles ont peur ? Ou bien elles ne veulent pas ?
D’un côté, il y a celles qui veulent juste s’entraîner, se défouler, se raffermir, tout ce que l’on cherche dans un entraînement. Et de l’autre côté, il y a les vraies compétitrices, qui sont à fond et qui vont venir le plus souvent possible. Il y a aussi celles qui ne veulent pas se défigurer, qui pensent qu’avec la compétition elles vont avoir un gros bleu, un nez cassé…
Je ne me suis jamais cassé le nez, je n’ai jamais vraiment eu de bleus sur le visage.
Alors c’est une légende. Ou c’est parce qu’on ne se tape pas vraiment dessus ?
On se tape, mais peut être pas si fort que ça.
Ce n’est pas ce qu’on voit à la télévision où c’est quand même plus violent, et où les gens sortent avec du sang.
Et oui, mais on a des protections. En amateur, en boxe anglaise, on a un casque. En boxe thaï ou chinoise, on a des protège-tibias qui aident beaucoup. Nous avons aussi des protège-dents.
Si on veut faire des compétitions pour de vrai, il faut ne pas trop s’inquiéter d’avoir un beau visage, car je pense que ce n’est pas vraiment le cas.
Alex, tu es allée en Thaïlande. C’est le pays de la boxe là-bas?
Oui, je suis partie en Thaïlande, je me suis entrainée là-bas. Les Thaïlandais étaient assez impressionnés par ma boxe. Il n’y a pas vraiment de filles qui boxent là-bas, ou alors elles boxent, mais elles ne font pas de compétitions. Il y en a certaines, plus qu’ici, mais il n’y a pas tellement de filles thaï qui boxent, ce sont plutôt les étrangers qui viennent tester les cours de boxe. Il y a beaucoup de combats, partout. Il y a beaucoup de monde, les gens viennent juste pour les stages de boxe. Il y a des complexes sportifs, où tu boxes le matin et l’après-midi, puis tu dors sur place.
C’est vraiment le pays de la boxe.
Oui, après il y en a d’autres.
Donc les filles et les garçons peuvent venir à partir de 15 ans s’entraîner ici, dans cette salle. C’est mixte, les plus experts avec les moins experts, les filles avec les garçons.