Avec Emmeline Scachetti et Vincent Regnault champions de pole dance France- 2021
Transcription de l’interview
Salut les amis, bienvenue sur la chaîne et le blog «princesse si je veux», aujourd’hui et bien, je suis très bien accompagnée. Avec Emmeline et Vincent de Dragon Pole dance et aujourd’hui, on va casser les stéréotypes de la Pole. C’est parti !
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Emmeline, Vincent, présentez-vous
- Emmeline : « Bonjour, je suis Emmeline, directrice de l’école de Dragon Pole dance à Besançon et Montbéliard et aussi vice championne de France 2019 en master.»
- Vincent : « Et moi, je suis Vincent, j’ai 26 ans, aussi professeur à l’école dragon Pole dance à Besançon, et je suis champion de France 2019 hommes»
Qu’est ce qui vous a fait prendre votre premier cours de Pole dance ?
- Emmeline : « Alors moi ça s’est passé en 2011, c’était totalement inattendu, on m’aurait dit que j’allais faire de la danse dans ma vie, je ne l’aurais pas cru. Vraiment, c’est une amie à moi qui voulait absolument essayer un cours de Pole dance et qui ne voulait pas y aller seule. Euh, Pole ? Qu’est-ce que c’est ? Si tu veux, j’ai le temps-là, voilà, j’ai un petit peu de temps devant moi allons-y. Et là, j’ai découvert un sport, comment dire, fait pour moi, enfin, c’était la première fois, que dans le sport, je me sentais à l’aise, parce que je n’étais pas du tout quelqu’un de sportif, vraiment pas, à l’opposé de ça. Et là, dans la Pole dance avec ce premier, cours puis les cours qui ont suivi après, ça m’a vraiment plu. D’une part, la variété des mouvements qu’on pouvait y trouver, même s’il y a des mouvements qui semblent parfois compliqués, il y a toujours un autre mouvement qu’on va pouvoir exécuter plus facilement. Qui nous convient mieux. Il y a aussi l’aspect ludique, en fait, on fait du sport, mais on ne s’en rend pas compte ! On est en train de faire des mouvements, d’essayer de réaliser une danse, d’essayer de réaliser telle et telle figure qu’on a vue, et le corps travaille, mais on n’est pas dans un effort répétitif comme dans d’autres types de sports. C’est vraiment très ludique et en même temps, il y a cet aspect aérien aussi, où on décolle du sol, ou on tourne ou ça vol un petit peu, donc on touche un petit peu à des sensations fortes ».
D‘accord très bien et toi Vincent ?
- Vincent : «Alors pour moi, c’est plus terre-à-terre. J’étais dans une salle de sport notamment pour faire de la musculation avec un ami. Il y avait des cours de Pole dance, qu’Emmeline proposait, avec un ami on s’est dit, on va essayer d’aller faire le drapeau. Forcément comme tous les hommes qui veulent faire un drapeau sur cette barre verticale. Donc on s’est inscrit aux cours, on a essayé. Ça nous a bien plu, on a trouvé le cours assez rigolo. Évidemment on a essayé des choses que nous a présenté Emmeline, des choses assez en force et aussi des choses plus débutante, plus « initiation » pour aussi avoir une vision plus globale de ce sport. Puis finalement, on est resté ! Moi ce qui m’a fait rester dans la discipline, c’est vraiment le côté challenge et compétition. Je suis vraiment un compétiteur dans l’âme, avant la Pole, je faisais du crossfit et de la musculation, je faisais des sports de combat, et en pole il y avait beaucoup moins de compétiteur et étant relativement doué, relativement, parce qu’au début j’avais quand même pas mal de forces, mais la souplesse était catastrophique ! Et bien, je me suis pris de passion pour la Pole, parce que je me suis dit, peut-être qu’il y a une place à se faire dans ce sport et c’est vrai que bizarrement je m’étais jamais posé la question du fait que ce n’est pas un sport pour les hommes. Bizarrement, très étrangement.»
- Emmeline : «Je pense que je t’ai bien vendu le truc quand tu es venu la première fois ! parce que, moi, j’ai vu arriver Vincent dans mon cours de Pole qui tenait un drapeau au premier cours ! La, je me suis dit, lui il faut le regarder, il faut faire quelque chose. Et du coup, j’ai vraiment insisté sur le fait que, il y avait de la place, il n’y avait pas beaucoup d’hommes qui pratiquaient, qu’il y avait des compétitions homme, j’avais même dit, j’en suis sûr si tu travailles bien en trois ans, tu peux devenir champion de France ! Bon bah c’était vrai !!
Quelle est la perception de votre passion sur votre entourage
- Elise : «Très bien merci, deuxième question : quelle est la perception de votre passion sur votre entourage/famille. Enfin, je dis passion, mais c’est aussi maintenant votre travail. Donc comment réagissent les autres: votre famille, vos amis, ou voire même d’autres personnes que vous croisez et que vous ne connaissez pas très bien. dites nous tout»
- Emmeline : «Ben moi ça se passe plutôt pas mal en fait, j’ai de la chance d’avoir une famille qui me soutient beaucoup. Alors je pense que mes parents étaient très sceptiques, au départ, quand j’ai commencé à leur dire que : non, je n’allais pas être prof d’histoire toute ma vie et que j’allais me lancer dans une école de Pole dance. Ça leur a pris, je pense un petit moment avant d’intégrer l’info. Mais, ils me soutiennent beaucoup, ils sont à l’écoute, ils ont confiance dans ce que je fais, ils me font confiance, voilà tout simplement. Et du coup, ils sont fiers aujourd’hui de voir que ça donne quelque chose de sympa, avec des titres, avec une école qui fonctionne et du coup, c’est plutôt une belle réussite. Aujourd’hui la réaction des gens, c’est, ah ouai, mais ça doit être trop dur ça ! Mais il y a quelques années c’était pas ça !! Il y a quelques années, c’était ah ouaiii, est on te trouve dans quel club ? Mais voilà, ça commence quand même à évoluer un petit peu à ce niveau-là.»
- Vincent : « Et pour moi, c’est un petit peu différent d’Emmeline, ça se passe globalement bien, mais déjà dans ma famille, c’est un petit peu différent. Il y a ma mère, qui est tout à fait contente parce que je fais un travail qui me plaît et je suis épanoui dans mon travail. Pour mon père, c’est un petit peu différent, parce qu’on va dire qu’il vient d’une éducation qui est beaucoup plus, entre guillemets « rustre » parent de fermiers. Et en fait, c’est simplement qu’il n’a pas forcément compris l’activité en elle-même. Pour lui, on fait du sport de la danse et ça passe très bien ainsi. Même si moi je n’en n’avais pas conscience, la Pole est un sport qui peut être, on va dire connoté, avec tout ce qui va être le strip-tease etc. C’est aussi un sport qui est malgré tout genré, qui est un sport plus, théoriquement féminin, c’est vrai que je ne m’étais pas posé la question, au final, c’est une surprise, mais après, on voit aussi ce que je fais, je pense que j’ai une approche qui est très sportive de la discipline. Évidemment, également très en souplesse, mais aussi très en force. Du coup, ça reste dans la continuité, parce que j’ai envie de dire, depuis mes 16 ans, je suis tombé dans la salle de sport et je ne l’ai pas quitté. Donc en fait mes amis déjà, ce sont des gens avec qui je fais du sport, parce que mes seuls amis sont des gens avec qui je faisais de la musculation, des sports de combat, donc qui comprennent tout à fait ! Et pour les inconnus ben, il y a toujours un peu au début cette interrogation, et puis effectivement un homme qui fait de la Pole, très cliché, ben tu est gay ? ben non pour le coup je suis hétérosexuels. Après, je montre ce que je fais : ah oui, je pensais pas que c’était aussi physique !»
- Emmeline : «J’allais dire aussi qu’en général ce qui pose problème dans les relations qu’on peut avoir avec l’entourage et la Pole, c’est dans le couple. Je le vois au travers de mes élèves, parfois ça crée des conflits au sein du couple quand, notre élève fille, pratique beaucoup la Pole, s’investit dedans, et c’est la perception du compagnon qui pose problème. J’avoue pour le coup, nous, on n’a pas ce problème !»
Des anecdotes à raconter ?
- Elise: «Bon, tu avais dit un petit peu Emmeline que tu pouvais avoir des gens qui comparaient au strip-tease, des choses comme ça … Mais est-ce que vous avez d’autres histoires à raconter, des histoire rigolotes ?
- Vincent : «Moi un peu moins, et très étrangement plutôt venant des hommes parce que justement, vu que je fais de la Pole, il faut pas se le cacher quand même, la pole est quand même pour les hommes, quand même très rattaché au milieu gay. Et justement les hommes qui me suivent, enfin, certains hommes, je généralise, qui me suivent sur instagram pensent effectivement que je suis personnellement gay. Des fois donc on parle, je ne dis pas que je le suis où que je le suis pas, et des fois, on parle, dans la conversation, je dis -on va là , ou on va des fois à Paris avec ma copine,…- puis les gens me disent, -mais, … Tu es hétéro ?- oui oui ! Voilà c’est plus bizarrement pas venant des filles, mais venant des hommes. Et bien, justement, il y a ces clichés sur la Pole. Dans les personnes qui veulent pratiquer, il y a des fois cet amalgame entre lapdance et Pole dance. Qui sont juste deux disciplines totalement différentes.»
- Emmeline : « Sans nier que la Pole dance est passée par la case cabaret, strip-tease, à une période. Évidemment ça va ensemble aussi, mais aujourd’hui, c’est comme dans toute sphère il y a différents styles, différentes voies qui se dégagent est bon, nous, on est plus sur une voie qui est axée Pole art que Pole sexy.
La Pole dance est plus facile pour les hommes ou pour les femmes ?
- Elise : «Alors maintenant est ce qu’on peut dire que la Pole dance est plus facile pour les femmes ou est-ce que c’est plus facile pour les hommes ?»
- Emmeline : «Alors c’est une bonne question, je pense que Vincent aura beaucoup de choses à dire sur la question ! Pour ma part, je pense que c’est un peu plus facile pour les hommes dans une certaine mesure, et un peu plus facile pour les femmes dans une autre. C’est-à-dire, qu’un homme va arriver forcément avec un peu plus de puissance musculaire donc évidemment tout ce qui est figures en force, ça va aller un petit peu plus vite dans l’apprentissage. Inversement, sans faire de globalités, mais en général, les hommes sont quand même un petit peu moins souples, un petit peu moins fluides dans les mouvements, un petit peu moins gracieux. Et ça à acquérir, c’est pas facile. Donc, pour ça, les femmes ont un avantage.»
- Vincent : «C’est ça la grande différence, en tant qu’homme, on va avoir tout de suite plus de facilités à se tracter donc tout de suite à monter sur la Pole. Et cette étape selon les personnes, selon le passif sportif en tant que femme ça peut être très long et très frustrant. Donc je pense que c’est plus simple en tant qu’homme, parce qu’effectivement, on a cette barrière de la force qui est moins présente. Donc on peut tout de suite plus facilement aller chercher des choses en hauteur et des choses plus rigolotes. Pour avoir des élèves des fois, qui mettent du temps à s’inverser, je sais que ça peut être très frustrant lorsqu’on n’a pas forcément le renforcement et qu’on doit créer tout ce renforcement pour s’inverser. Donc oui, à mon sens, il est plus facile en tant qu’homme parce qu’on va avoir malgré tout, des différences physiologiques, qui font que les hommes ont naturellement plus de force. Il n’y a qu’à voir dans des sports justement comme l’haltérophilie, le crossfit, etc. Et après, je pense qu’un homme peut presque être aussi souple qu’une femme, c’est surtout une question de culture. En France, effectivement, les hommes sont moins souples globalement que les femmes, mais c’est une question de culture. Dans certaines cultures plus latines, les gens ont la culture de la danse, ont la culture d’autres sports justement à dominante souplesse et les hommes sont aussi souples, voire certains plus souples que les femmes. Cependant, il y a quand même des spécificités anatomiques, donc là, on rentre vraiment dans les généralités, mais une femme aura une meilleure ouverture de hanche qu’un homme globalement. (Peut-être qu’il y a des hommes qui ont une meilleure ouverture, des femmes qui ont une moins bonnes). Mais si on prend la moyenne, les femmes ont des meilleurs ouvertures de hanches. Pour le travail du coup de pied, les femmes ont un plus beau coup de pied. Les femmes ont des fois plus souvent tendance à avoir une hyperlaxité au niveau du coude. Moi par exemple, mon coude n’est absolument pas lax et c’est plus fréquent de voir des femmes avec des laxités. Et ce qui est bon et ce qui n’est pas bon parce que ça peut créer d’autres problèmes. Mais c’est vrai que pour les ports de bras, pour les lignes de jambes, c’est mieux. Donc, pour résumer, plus simple pour la force, et la souplesse, ce n’est pas un désavantage parce qu’en fait, en la travaillant, tout le monde peut devenir souple. Mais ça va plutôt être pour les finitions. Tout ce qui va être, grâce, coup de pied, et peut-être un petit peu le sens artistique aussi. mais là, c’est plutôt une question culturelle, qu’une vraie spécificité anatomique.»
- Elise : «Et en ce qui concerne les championnats est ce que c’est plus facile de gagner pour les femmes ou les hommes ?»
Et pour les championnats ?
- Vincent : «Alors pour les championnats à mon sens, c’est clairement plus simple d’être connu en tant qu’homme. Tout simplement parce qu’on est moins nombreux. Donc oui, c’est plus simple de se faire une place en tant qu’homme. Par exemple, pour donner un petit point de comparaison, en 2019 comme moi j’ai fait les championnats, il y avait deux compétitions. Une compétition de sélection régionale dans le nord, une dans le sud et aussi une en outre-mer. Dans le nord, on devait être 5 hommes, dans le sud, je sais plus, mais ils devaient être 5 à peu près, et en outre-mer, ils étaient 2-3. Par rapport à ça, ils prennent les premiers de chaque catégorie (ou si le meilleur a un souci, le second également). Donc, au final, on va dire, à peu près 12 participants dans la catégorie – adulte homme régionale- et à la finale donc, on était 3 hommes à se disputer la finale. En femme, dans la catégorie 18/39 ans, je n’ai plus les chiffres en tête, mais disons 30 femmes dans le nord, 50 dans le sud-est peut-être 15 en outre-mer. Voilà les proportions sont complètement démesurées ! Il y a beaucoup plus de femmes, est forcément, vu qu’il y a plus de gens statistiquement, il y a aussi plus de gens doués et forts. Donc oui, c’est plus dur en tant que femme, à mon sens.»
- Emmeline : «C’est plus dur de se faire un nom, de sortir du lot. Ça, c’est une évidence, parce qu’il y en a beaucoup, et il y en a de plus en plus donc c’est aussi plus dur qu’avant. C’était peut-être plus facile il y a quelques années de se faire connaître en tant qu’athlètes de Pole dance, parce que les figures qui aujourd’hui sont des figures communes c’était des figures avancées à l’époque. Et maintenant que la discipline s’est démocratisée, qu’il y a de plus en plus de monde qui pratique, et bien il ya aussi le niveau qui augmente. Donc ça devient de plus en plus difficile de faire mieux, toujours mieux.»
Que diriez vous a ceux qui veulent se lancer dans la Pole dance ?
- Elise : «Du coup, aujourd’hui, qu’est-ce que vous auriez envie de dire aux femmes et aux hommes qui auraient envie de commencer la Pole dance ?»
- Emmeline : « Déjà leur dire d’y aller, d’essayer, parce qu’il y a forcément pas trop loin de chez vous une école de Pole qui vous accueillera avec plaisir. Nous, à Besançon et Montbéliard on est prêt à vous recevoir si vous êtes dans la région. Et puis allez-y parce que c’est un univers qui est riche. Si vous aimez le sport, si vous aimez la danse, parce qu’effectivement, c’est avant tout de la danse et la danse qui ne s’arrête pas à un style de musique bien défini. Vous pouvez vraiment vous lâcher sur les musiques que vous aimez. Profitez-en et allez-y, lâchez-vous quoi !
- Vincent : «Voilà, effectivement, vas y avoir autant de styles de Pole entre guillemets que deux danseurs. Je prends en référence des grands compétiteurs et compétitrices. Par exemples on va avoir quelqu’un qui est très connue Dimitry Tripolitov qui va avoir un style très saccadé qui fait du krump, qui est une espèce de hip-hop très brutal, sur un mouvement très saccadé. A côté de ça, pareil, la je vais citer des hommes, parce qu’on en entend moins parlé, il va y avoir Peter holoda qui lui était un ancien ballet et donc un style extrêmement pur, extrêmement gracieux qui vient de la danse classique. Et inversement on va pouvoir trouver, la je pense à yvonne smic, des chorés qui vont vraiment nous toucher dans nos émotions, que ce soit des émotions positives comme des émotions très très dur. Elle avait fait une choré justement, faut absolument regarder, ça s’appelle yvonne smic ball théâtre uk 2018, si je ne me trompe pas et c’est, voilà c’est vraiment une choré quand on la regarde, c’est absolument pas ce qu’on s’imagine de la pole. Il y a beaucoup de moments statiques, figés sur la barre et c’est vraiment une choré qui nous procure des émotions. Et inversement, on peut avoir des gens qui vont être beaucoup plus dans le show, et là, il n’y a pas grand-chose à comprendre si ce n’est les regarder en avoir plein les yeux. Donc, voilà il y a vraiment autant de styles que de pratiquants. Et moi pour les hommes ou, et même pour les femmes, j’aurais envie de dire, si vous avez envie d’essayer que ça vous plaît et bien foncez. Très bateau, mais l’avis des autres, on s’en fout !»
- Emmeline : «C’est ce que j’allais ajouter, surtout ne vous arrêtez pas aux préjugés que vous pourriez entendre sur la Pole dance, allez-y, et faites-vous votre propre avis !»
- Elise : «merci merci à très vite»
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